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Feuille de route. Santé mentale et psychiatrie.  Faillite d'un paradigme générateur des impasses et des drames humains
Paradigme - Santé mentale - Représentation sociale - Processus - Pouvoir - Psychiatrie

Paradigme - Santé mentale - Représentation sociale - Processus - Pouvoir - Psychiatrie

Feuille de route. Santé mentale et psychiatrie.

 

Faillite d'un paradigme générateur des impasses

et des drames humains

 

 

 

 

La santé. Qu'est-ce que c'est ?

 

Contribution définitionnelle et fondatrice de base de l'OMS

 

Comment l’OMS définit-elle la santé ?

 

«La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité». La citation bibliographique de cette définition est la suivante: «Préambule à la Constitution de l'Organisation mondiale de la Santé, tel qu'adopté par la Conférence internationale sur la Santé, New York, 19 juin -22 juillet 1946; signé le 22 juillet 1946 par les représentants de 61 États. (Actes officiels de l'Organisation mondiale de la Santé, n°. 2, p. 100) et entré en vigueur le 7 avril 1948». Cette définition n'a pas été modifiée depuis 1946.

http://www.who.int/suggestions/faq/fr/

La publication par le Ministère de la Santé le 28 juin 2018 de la feuille de route dite : Santé mentale et psychiatrie avec la la création d'une instance dite : Le Comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie (CSSMP). Une instance d’experts pour organiser une prise en charge sur-mesure, invite les personnes concernées à s'interroger sur ces investissements de recyclage idéologiques et médiatique.

http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/180628_-_dossier_de_presse_-_comite_strategie_sante_mentale.pdf

D'entrée de jeu, la feuille de route est fondée sur une infrastructure idéologique présentée sous une appellation fallacieuse, la santé mentale. L'architecture qui émerge n'est qu'une reprise des formes anciennes et caduques passées dans des couleurs insipides.

Il faut cesse de dépenser des ressources financières et humaines dans le financement des études et la publication des rapports de ces études sur le fonctionnement de la psychiatrie en France et faire un virage complet pour les orienter directement en direction des personnes concernées par des mécanismes d'aide concrète. Tandis que la recherche dans le domaine psychiatrique en France, elle n'est pas autonome et elle est elle-même prisonnière de son propre impasse. Il n'est pas nécessaire d'aller à l'université ou dans une école supérieure pour comprendre ce que veut dire la santé au sens global du terme et être dans un état d'esprit efficient. Les victimes des horreurs psychiatriques et leurs proches ont depuis longtemps compris comment le système psychiatrique fonctionne et ses acteurs savent qu'ils ont compris que le reste a compris leur fonctionnement et leur objectif. Faire taire au nom de «soins» et déposséder au nom de la «protection».

Cette feuille de route est rédigée dans un langage contaminé par la culture cybernétique du premier ordre symptomatique d'une infection redoutable de la soi-disant ingénierie cognitive et médico-sociale. Par ses ancrages inter-institutionnels, il n'a pas fait l'économie dans le codage de l'usager de la psychiatrie qu'il soit patient ou professionnel, praticien ou acteur social. Un véritable logiciel qui parle et non un langage humain. Cette interopérabilité infectieuse est le propre même d'un paradigme psychiatrique qui par ses tentacules, il infectent la vie elle-même et ses dimensions hétérogènes et écologiques. N'est-il pas légitime de militer, autant que faire se peut, pour que cet instrument soit porteur de sens et vecteur de relations humaines ? «L’homme se sert du langage pour établir une relation vivante avec lui-même ou avec ses semblables, le langage n'est plus instrument, ni moyen, il est une manifestation, une révélation de l'être intime, et un lien psychique qui nous unit au monde et à nos semblables». Kurt Godstein. Journal de Psychologie, 1933,p.496.

Où réside l'erreur?

Tout simplement dans les soi-disant sciences médicales surtout dans leur prolongement psychiatrique, dans les sciences sociales et psychologiques et aussi dans les sciences politiques. Par leur paradigme réductionniste analytique et cartésien, elles contribuent à dissoudre l'humain et non à le construire dans ses références anthropologiques et ses identités multiples. C'est le propre même du paradigme scientiste régnant dans le système de recherche conventionnelle en France.

Les dimensions syntaxiques et sémantiques de la feuille de route n'échappent pas à une critique radicale dès que le noyau central est identifié et les éléments satellisés qui gravitent autour sont visibles dans le texte.

Dans un jeu de mise en système de correspondance entre les enjeux et les actions, le système lui-même s'achève dans une clôture cognitive et dans une imperméabilité systémique, voire une impasse et un enferment barricadé par l'idéologie de la santé mentale.

Pour simplifier la lecture de cette feuille de route, une analyse linguistique du premier niveau sous forme d'une présentation computationnelle des apparitions des unités linguistiques, à savoir la fréquence ou l'occurrence des mots centraux aux significations lourdes ont été extrait du texte et mis en examen pour calculer leurs fréquences. Voir le document en JPG.

Ce qui est frappant dans le texte de 31 page est l'absence total d'un mot qui aurait pu donné un sens à l'ensemble. Le processus.

Nous sommes au cours d'un événement mondial, la coupe du monde 2018 en Russie.. Je pense qu'il y a beaucoup d'enseignements et des choses intéressantes à apprendre. Les médias, les experts du bazar et la publicité ont tous dirigé leur radar sur l'image des joueurs, fabriquée en toute pièce par Adidas, Nike, Coca-cola, Gazprom, Qatar Airways, Visa, Hyundai, etc. et non sur le jeu de ces joueurs, Neymar, Ronaldo, Messi, etc. Et on connaît le résultat.

Les images sont brûlées mais le processus est resté fort parce qu'il est fort pour tordre la réalité en vue de la transformer.

Dans le processus, il y a imprévisible, la surprise, l'énergie, la dynamique, la folie, le hors-norme,. Il y a le furtif qui échappe au radar et qui ébranle le scientisme et le canonique. Il y a la vie et ce qu'on attend pas. La feuille de route a fait fi du processus alors qu'il est le cœur générateur de la santé. Elle présente la santé dans sa dimension mentale et la psychiatrie comme un système d'intervention sans se poser des questions comment ce système fonctionne et continue à fonctionner de façon soutenue en dépit de ses échecs cuisants. N'est-il pas étrange de voir la psychiatrie érigée en un système de soins alors elle n'est qu'un système d'accusation de l'intelligence et ses dimensions et de démantèlement de l'identité de la personne, voir la destruction du processus lui-même ?

La théorie de noyau central en psychologie sociale (1984, 1989) systématisée par J.C. Abric (Université de Provence) a mis en exergue la fonction de ce noyau ou de ce système central dans l’orientation du fonctionnement des représentations sociales et la détermination des ses éléments périphériques et dans son renforcement et dans son affaiblissement, voire son son éclatement.

http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2007.bernard_jb&part=126684

http://www.psychoweb.fr/articles/psychologie-sociale/130-representations-sociales-theorie-du-noyau-central-abric.html

 

Analyse préliminaire de le feuille de route par identification du système ou noyau central

 

Une présentation des apparitions des unités linguistiques dans le texte, à savoir, la fréquence ou l'occurrence des mots centraux et périphériques.Voir le document en JPG au dégut du texte.

 

Santé mentale : 74 (Santé 68 + e-santé : 6)

Psychiatrie : 48

Vie : 30

Handicap : 22

Accompagnement : 20

Soins : 16

Suivi : 13

Pair-aidant : 9

Éducation : 8

Violence : 6

Information : 5

Connaissance : 5

Justice : 5

Mortalité : 4

Évaluation : 4

Interconnaissance : 3

Sécurité : 2

Intelligence artificielle : 2

Hôpital : 2

Procédure : 1

Droit : 1

Interaction : 1

Soutien : 1. (Soutien au logement)

Autonomie : 1

Expérience : 1

Environnement : 1

Sens : 1

Explication (expliquer) : 1

Environnement : 1

Empowerment : 1

Potentiel : 1

Intelligence : 0

Compréhension : 0

Écoute : 0

Maltraitance : 0

Différence : 0

Processus : 0

Écologie : 0

Abus : 0

 

La centralité de l'expression «santé mentale » est notoirement dure. C'est autour d'elle que gravite l'ensemble des éléments. Voir schéma dans document joint en JPG.

Autant que faire se peut, j'ai dégagé le système central l'objet du texte ou de la feuille de route en le fixant autour de six éléments fondamentaux ou centraux aux significations lourdes partagées par la société elle-même, par ignorance ou par manipulation idéologique et socio-culturelle spécifique aux systèmes de représentations sociales et collectives de la santé, en particulier le psychiatrique.

Extraction du système central

de la représentation sociale

de la santé mentale

traitée dans la feuille

de route

 

 

Lecture du tableau

Thèmes en couleur violet sont les éléments constitutifs du système central.

Thèmes en couleur noire sont des éléments périphériques.

 

Thèmes centraux et périphériques

Fréquences

Santé mentale

74

Psychiatrie

48

Vie

30

Handicap

22

Accompagnement

20

Soins

16

Suivi

13

Pair-aidant

9

Éducation

8

Violence

6

Justice – Information - Connaissance

5

Évaluation

4

Sécurité – Intelligence artificielle.Hôpital

2

Droit – Sens – Explication – Environnement – Protection-Interaction – Empowerment – Expérience – Autonomie -Potentiel

1

Processus – Confiance – Écologie e-Abus - Maltraitance. Compréhension – Écoute – Intelligence - Différence

0

 

Conclusion et perspectives

 

La feuille de route est une feuille de déroute. Par cette analyse simple et concrète, l'idéologie de santé mentale en France a de beaux jours pour accomplir la fonction d’interopérabilité institutionnelle portée par le paradigme des soi-disant sciences médicales, sociales, psychologiques et politiques dont l'appellation de santé mentale constitue leur article de foi.

En dépit de cet ancrage paradigmatique infectieux, il y a un seul élément positif qui mérite d'être souligné et reconnu, voire amélioré, présenté dans l'action 19/20 en tant qu'enjeu. Le lien entre le psychique et le somatique ou physique page numéro 22 format PDF.

« Les violences subies, quelle qu’en soit l’origine (violences familiales, sexuelles, catastrophes, attentats, violences dans le monde du travail…) ont de multiples conséquences sur la santé psychique et physique des individus ; elles sont à l’origine du développement de comportements à risques, d’échec scolaire, de pathologies somatiques, de suicides.

Les troubles qu’elles engendrent, regroupés sous le terme de psychotraumatisme, présentent un caractère systémique qui impose une approche de santé globale associant prise en charge psychologique et prise en charge somatique. » P. 22.

Que s'est-il passé dans les logiques psychiatriques pour enfin constater en 2018 qu'il y a un lien entre le psychique et le somatique?

Est-il nécessaire d'aller à l'école pour connaître et comprendre ce lien?

Le véritable handicap mental réside là on évite de l'identifier et de le reconnaître. Il est dans le fonctionnement des promoteurs du paradigme psychiatrique : LE REDUCTIONNISME, érigé en idéologie scientiste.

«La santé, c'est le silence des organes» Pau Valéry (1871-1945)

 

Il n'est pas nécessaire d'avoir le courage pour constater qu'il n'y a ni de bonnes pratiques ni de mauvaises. Il y a seulement une psychiatrie conçue comme un système d'accusation et de punition des personnes différentes, des personnes qui par leur mécontentement et leur réaction aux formes des injustices et des maltraitances subies dans la famille, l'école, l'institution, l'entreprise et dans la société tout court sont renvoyées à l'ombre. C'est une vérité qu'on refuse d'entendre et un fait qu'on évite de le traiter en parfaite correspondance aux représentations sociales faites sur la "folie" et les souffrances psychiques dont les causes sont sociétales et morales.

 

Je suis passé à cette connaissance par l'ignorance au sens défini par Stuart Firestein (2012) et non par la recherche systématique conventionnelle. Mon expérience et mon vécu lors de l'accompagnement de la victime, Nathalie, pulvérisée par la psychiatre d'Aix-en-Provence le 31 janvier 2014 après de longues années de souffrance de lutte pour sa dignité, pour s'affranchir de ce système d'accusation et de dépossession étaient une véritable occasion qui m'a été imposée pour connaître et comprendre comment fonctionne ce système psychiatrique accusateur en France. Et pourtant, toute la hiérarchie a été alertée avec des rapports détaillés et des signalements pour éviter le pire, la mort sur ordonnance. Malheureusement, cette hiérarchie institutionnelle a été et demeure complice dans la destruction totale d'une citoyenne coupable d'être vulnérable, pauvre et innocente. Coupable d'avoir demandé droit au pays des droits de l'homme. Je l'accuse de crime contre l'humanité et de non assistance à la personne en danger. http://cvjn.over-blog.com/2018/02/de-l-ignorance-a-la-connaissance.contribution-a-un-eclairage-sur-une-maltraitance-psychiatrique-et-socio-judiciaire-mortifere.html

 

Je ne vois pas une solution autre que la Prohibition Absolue des pratiques psychiatrique sans consentement au nom des droits de l'homme et en conformité avec la Convention Internationale des Droits des Personnes Handicapées des Nations-Unies (CDPH-ONU).

Avec Dé-psychiatriser, des vérités sont dites, écrites et communiquées à tous les étages de responsabilité pour, néanmoins, interpeller et témoigner sur des horreurs psychiatriques qu'on refuse de les reconnaître. Un crime contre l'humanité dans un État qui se dit de droit. http://depsychiatriser.blogspot.com/

 

Des expériences des personnes concernées, des survivants et des proches des victimes ne sont pas seulement sources de connaissances et savoir faire, mais aussi des véritables savoirs d'expériences et d'expertise issue d'expérience. La lecture du rapport initial soumis par la France en application de l'article 35 de la Convention CDPH, attendu en 2012, distribué le 16 octobre2017 est symptomatique de la méprise et de la méfiance des institutions quand il s'agit des initiatives citoyennes ascendantes et généreuses dans l'accompagnement à l'affranchissement des barricades socio-judiciaires dressées volontairement au nom de la loi et de la sécurité et protection contre l'intérêt des personnes vulnérabilisées par le paradigme psychiatrique professionnel et institutionnel.

L'extraction du passage qui suit de la page numéro 31/32 du rapport en question est une preuve de cette méprise: «Reconnaître l'expertise de l'expérience vécue, qui ne se substitue pas à la compétence des professionnels mais qui s'additionne». https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2016/10/rapport_du_gouvernement_en_application_de_la_convention_internationale_de_lonu_sur_les_droits_des_personnes_handicapees_.pdf

 

Qu'est-ce qu'une compétence professionnelle en psychiatrie ?

Qu'est-ce qu'une expertise en psychiatrie ?

 

Tout simplement un système d'errances diagnostiques érigé en une orthodoxie et en une interopérabilité intra et inter-institutionnelle.

Contentions, hospitalisations forcée, soins forcés, protection, tutelle, curatelle, santé mentale, bonnes pratiques, suivi, accompagnement, etc. Un système d'inversion des valeurs défendu dans une absurdité sans égal ailleurs. «Ceux qui peuvent vous faire croire aux absurdités peuvent vous commettre des atrocités». Voltaire (1694-1778).

 

En somme. Une feuille de route symptomatique d'une stratégie de l'anéantissement du sens dans des mesures et des actions systémiques aux boucles conservatrices d'un ordre qui réprime et punit le différent dans le penser et le le vouloir vivre, au nom de «soins», de «sécurité» et de «protection». Ce différent est un dominé, un démuni et un pauvre que le pouvoir psychiatrique par le jeux belliqueux des énonciations d'un diagnostic accusateur le prive de son innocence jusqu'à sa mise à l'ombre et l'enfermer par les acteurs de la faune des faussaires et agents de conformité, pour protéger la société de sa présumée dangerosité de schizophrène, d'entendeur de voix et de bipolaire. Un couvre-feu auquel est soumis dans toute sa vie qui se voit réduite de vingt ans ou plus, coupable d'être en situation de vulnérabilité et la non rentabilité et d'avoir osé exprimer quelque part ses idées sur des injustices qui lui ont été infligées en réclamant ses droits fondamentaux dans un pays de droit.

Malgré cela, des propositions ascendantes ont été déjà mises en communication sous forme de recommandations simples et humaines aux dimensions écologiques lors des journées de la Conférence Confcap2017, 18 au 20 décembre 2017. Le lien ici, pages 6 et 7 : https://confcap2017.files.wordpress.com/2017/12/3-b_mercredi_9h30-11h_proches_repc3a8res.pdf

Par coïncidence et sans aucune programmation, ce texte s'achève le soir du 14 juillet 2018. Une date, un jour et un événement d'une signification nationale institué par la loi du 06 juillet 1880. Cet événement a été vécu par la défunte, Nathalie pour la dernière fois le 14 juillet 2013 à Marseille, plus précisément au centre du Cours Julien où elle a dansé avec un peuple sympathique de ce quartier. Elle était heureuse et fière de son appartenance à cet événement. Le lendemain, elle avait RDV à Aix-en-Provence avec sa psychiatre H.A.pour la piquer avec Clopixol, un neuroleptique aux effets secondaires dévastateurs, elle lui a parlé de sa fête, de sa participation à cette fête.

N'est-il pas légitime de s'interroger sur la zone d'ombre de cet ordre légal qui écrase et élimine les vulnérables sur ordonnance ?

Seule l'écriture en tant qu' acte de solidarité historique (Barthes, 1965) pourrait remplir un vide dans un réel distordu aux dimensions poreuses et donner l'espoir pour s'affranchir.

 

14 juillet 2018. Marseille – France

 

M'hamed EL Yagoubi

 

Collectif vérité et justice pour Nathalie

 

 

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