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Violence - Signification - Maltraitance - Droit - ONU - Psychiatrie - Femmes - Homicide - CDPH

Violence - Signification - Maltraitance - Droit - ONU - Psychiatrie - Femmes - Homicide - CDPH

 

 

 

 

 

De la signification du jour de 25 novembre 1960

à la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes

 

 

En mémoire de Nathalie (1970-2014)

Victime de la violence psychiatrique et socio-judicaire à Aix-en-Provence et toutes les victimes des violences physiques, psychiques, sociales, économiques et psychiatriques

 

 

 

 

«Ne sous-estimez pas votre capacité à faire ce qu’il vous semble important». Stéphane Hessel (2010).

 

le 25 novembre 1960, María Teresa, Minerva et Patria Mirabal, trois sœurs originaires de Salcedo, en République dominicaine, étaient sauvagement tuées après s’être opposées au régime du tyran Trujillo. L'esprit de ces trois soeurs dépassent les frontières, et leur dévouement envers l'idéal de la justice et la liberté a de quoi inspirer. Est-il nécessaire de savoir si l'enjeu les dépassait pour qu'elles l'endossent ou bien c'étaient elles qui le dépassaient ? Ont-elles pensé qu'elles ont par leur engagement sans contrainte, écrit et signé en acte un chapitre de transformation d'une histoire longtemps restée conservatrice dans ses récits et ses acteurs ?

 

 

Pour accès à la version anglaise, le lien icihttp://cvjn.over-blog.com/2020/11/from-the-significance-of-november-25-1960-to-the-international-day-for-the-elimination-of-violence-against-women.html

 

 

 

Vue d'ensemble

 

L'Assemblé Générale des Nations-Unies a adopté la Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes 20 décembre 19931.
Le 17 décembre 1999, par sa résolution 54-134, l’Assemblée Générale des Nations-Unies proclamait le 25 novembre Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. La date avait été choisie suite à l'assassinat brutal de trois sœurs Mirabal, combattantes contre la dictature de Rafael Trujillo en République dominicaine le 25 novembre 19602.

 

Cette année qui s'achève durement est caractérisée par l’amplification des formes de violences «légales» à l'échelle planétaire sous couvert de la pandémie de Covid-19, génératrices des nouveaux comportements imposés au nom d'une soi-disant sécurité sanitaire totalement destructrice d'une vie déjà fragilisée par les logiques du système-monde3. Un extrémisme sanitaire entretenu pour servir d'autres objectifs non avoués. Une autre pandémie parallèle qui se développe pendant cette crise réelle ou supposée, notoirement manifeste dans ses conséquences sur la vie des femmes et des filles soumises à des contraintes psychiatriques et des abus systémiques des logiques de tutelle et de curatelle, tenus d'accompagnement à l'autonomie.

 

Violences psychiatriques faites aux femmes

 

Le collectif Vérité et Justice pour Nathalie s'associe aux actions des Nations-Unies et aux collectifs engagés véritablement dans des actions pour l'égalité, le respect, la justice et la dignité. Il continue à dénoncer dans un esprit de lanceur d'alerte l’ignorance volontaire des droits basiques des femmes victimes à la fois de la machination du système psychiatrique et de privation de leur identité humaine au nom de la protection. Il se trouve toujours que leur identité est réduite à un système de désignation fallacieuse, de schizophrène, de bipolaire, de porteuses de troubles mentaux, de «incapable», etc. Les deux logiques se conjuguent parfaitement pour entraîner, bon gré mal gré, les victimes dans des tunnels qui mènent inéluctablement aux enfers de la vie quotidienne dans un système qui broie toute initiative de contester ou néanmoins, de penser qu'on existe. Penser est traité de délire et de troubles mentaux, voire tout court de maladie. C'est "la preuve psychiatrique" qui prend le niveau du sacré dans un jeu perfectionné des inepties et des turpitudes soutenues dans une opération furtive dont le nom aux significations sont totalement déplacées : le diagnostic. Une imposture de taille incommensurable fortement domestiquée dans le système des représentations sociales et collectives.

 

Il interpelle toutes les sensibilités individuelles et collectives sur les conditions de déshumanisation et des formes de violences psychiatriques cruelles infligées aux femmes en France et la dépossession de leurs droits en tant que sujet, par des mécanismes monstrueux des logiques de tutelle et curatelle au nom d'une «protection juridique» fictive, voire complice dans ces violences.

L'implication du Collectif dans le processus et les procédures d'invitation du 03 au 13 octobre 2017 en France de la Rapporteure Spéciale du Comité Droits des Personnes Handicapées des Nations-Unies (CDPH-ONU)4 a été inscrite dans une prise de conscience du danger effectif auquel des femmes en situation de vulnérabilité psychique et sociale sont quotidiennement exposées. Cela est perceptible dans la violation totale de leurs droits et de leur dignité humaine, caractérisée par des procédures d'internement et d'enfermement dans des hôpitaux psychiatriques dans un silence violent de monsieur tout le monde, et la privation de leur droit tout à fait naturel, droit familial et social. Le cas de Nathalie est édifiant. Il lui a été communiqué directement par le collectif lors de sa visite et sa rencontre avec des personnes concernées à Marseille le 08 octobre 20175.

Les faits sont incontestables qu'il n'est pas nécessaire d'être assez intelligent pour comprendre comment fonctionnement les mécanismes de la production de ces violences systématiques dans un État qui se dit de droit et comment se banalisent dans une indifférence quasi-totale en dépit des rappels incessants aux principes des droits de l'homme et aux articles de la Convention des Droits des Personnes Handicapées des Nations-Unies que la France a signée le 30 mars 2007, ratifiée le 18 févier 2010 et mise en vigueur le 20 mars 2010. Malheureusement, elle demeure un signifiant sans signifié.

Le processus culminant de destruction de Nathalie à Aix-en-Provence le 31 janvier 2014 à l'âge de 43 ans est symptomatique des formes de violences institutionnelles contre des femmes coupables d'être vulnérables et coupables d'avoir fait confiance à leur État de droit.

Ce n'est pas un cas isolé ou un «truc» qui relève d'un dysfonctionnement ou d'une coordination d'un service ou autre, mais il est un cas qui s'inscrit dans une signification globale d'une inhumanité grandissante qui caractérise le fonctionnement des logiques institutionnelles dans cette société.

Le collectif vérité est justice pour Nathalie a entrepris des démarches profondes dans l'élaboration d'un rapport parallèle, centré sur les formes de maltraitance psychiatrique et de dépossession infligées aux femmes en France, dans le cadre de la soumission à la douzième réunion du Groupe de travail de pré-session du Comité des droits des personnes handicapées, 23-27 septembre 2019. Il a participé directement et activement à la présentation de son rapport lors de la séance de l'examen de la France le 23 septembre 2019 à Genève au Palais des Nations-Unies6.

 

Ce ne sont pas des cas isolés

 

Le cas fatal de Florence, victime de mauvais traitements, de désorganisation ou de négligence, pulvérisée par la psychiatrie le 14 mars 2004 à l'âge de 28 ans7. Un homicide par négligence et incompétence.

Aussi, l'impensable est là en France, Sylvie, jeune femme de 33 ans, fragile trouvée morte le 27 avril 2016 chez elle de faim avec son chien. Morte depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Et pourtant, elle était placée sous curatelle, sous «protection juridique des majeurs». Fort probable sous mauvais traitement psychiatrique8.


 

Ce ne sont pas des cas isolés pour se dédouaner de ces pratiques criminelles organisées au nom des «soins» et de «protection», mais ce sont des pratiques qui s'inscrivent dans des logiques de la constante macabre au sens défini par André Antibi (1988)9.

 

Faire face et rupture

 

Le collectif reçoit régulièrement des appels à d'aide et d'intervention de plusieurs femmes et mamans, se trouvant désemparées devant la complexité des formes de violences exercées par des acteurs des établissements psychiatriques, et ceux du système de protection juridique, délégué dans ses fonctions aux associations corrompues et défaillantes chaque fois qu'elles réclament des droits basiques. Il a manifesté sa disponibilité jour et nuit dans leur soutien et leur accompagnement, plus particulièrement lors des mesures du confinement général le 17 mars 2020.

La lutte contre la violence faite aux femmes fragilisées et déshumanisées par le système psychiatrique et ses suites obsolètes mais complices, mérite sans détour un véritable engagement collectif en rupture avec les idéologies dominantes et les paradigmes de connivence qui sont visibles dans les storytellings des idéologues de la santé mentale et leurs auxiliaires. Les processus mentaux, et l'intelligence tout court, sont des qualités très importantes pour être confiées aux spéculateurs de cette idéologie et aux producteurs des ordonnances des drogues et des neuroleptiques pour confiner les neurones, dont les conséquences désastreuses sur la santé globale sont certes, irréversibles et irréparables.Selon Gøtzsche (2020)10, les neuroleptiques sont très toxiques et ce sont probablement les plus mortels de tous les médicaments psychiatriques (p.53).

 

Cependant, il est tout simplement légitime de se demander comment se fait-il que les psychiatres ne sont pas fatigués d'être eux-mêmes et que leurs auxiliaires, sur fond de triomphe de l'absurde, ont parfaitement réussi à faire gober les mensonges sans aucun souci. Contraindre une femme enceinte à l'hospitalisation psychiatrique avec des impositions des neuroleptiques et de toutes sortes de psychotrope jusqu'à la dernière seconde de sa survie, et procéder à l'enlèvement de son enfant directement après sa naissance pour «troubles mentaux» liés à la grossesse et concocter à son insu une mise sous curatelle pour «incapacité maternelle», ce qui était le cas de Nathalie et sûrement autres est une véritable opération de hold-up de la vie et du droit à la vie. Et pourtant, des acteurs de la sphère psychiatrique qui prétendent agir pour le «rétablissement» ne désarment pas pour empêcher de faire émerger ce cas, notoirement manifeste dans des messages directs et des courriers électroniques. A titre d'exemple : «Et ton fardeau rempli de culpabilité et de colère de la mort de Nathalie doit pouvoir être déposé quelquepart. Peut-être un rituel doit être fait». Un modèle parfait de la participation au crime soutenu par l'ensemble de la superstructure de cette société. Un crime contre l’humanité.

 

 

 

M'hamed EL Yagoubi
 

Collectif Vérité et justice pour Nathalie

www.cvjn.over-blog.com

 

 

 

Références basiques

 

1.  Declaration on the Elimination of Violence against Women. (1993). (Consulté 25/11/2020). http://www.un-documents.net/a48r104.htm

 

2. 25 novembre 1960: Trois sœurs contre une dictature.(2020). (Consulté 25/11.2020). https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/211120/25-novembre-1960-trois-soeurs-contre-une-dictature

 

 

3. Immanuel Wallerstein. (2006). Comprendre le monde. Introduction à l'analyse des système-monde. Éditions La Découverte.

 

4. Convention relative aux droits des personnes handicapées. (Consulté 25/11/2020). https://www.ohchr.org/FR/ProfessionalInterest/Pages/ConventionRightsPersonsWithDisabilities.aspx

 

5. Observations préliminaires de la Rapporteuse spéciale sur les droits des personnes handicapées, Mme Catalina Devandas-Aguilar au cours de sa visite en France, du 3 au 13 octobre 2017. (2017). (Consulté 25/11/2020). https://www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=22245&LangID=F

 

6.   Submission to the twelfth meeting of the Pre-sessional Working Group of the Committee on the Rights of Persons with Disabilities,  CRPD-OHCHR. 23-27 September 2019. Collective Truth and Justcie for Nathalie (Consulté 25 novembre 2020). https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=INT%2fCRPD%2fICO%2fFRA%2f35724&Lang=en

 

7. Homicide par négligence et incompétence. (2015). (Consulté 25/11/2020). https://www.forumpsy.net/t934-l-affaire-florence-edaine-decedee-a-l-hopital-psychiatrique-roger-prevot-de-moisselles-95

 

8. TOURCOING Rétro 2016 : Sylvie Velghe retrouvée morte de faim.(2016). (Consulté 25/11/2020). https://www.lavoixdunord.fr/96686/article/2016-12-30/retro-2016-sylvie-velghe-retrouvee-morte-de-faim

 

9. André Antibi. (2003). La constante macabre ou comment a-t-on découragé des générations d'élèves ? Éditeur : Math'Adore Toulouse.

 

10. Peter C. Gøtzsche. (2020). Kit de survie en santé mentale et sevrage des médicaments psychiatriques. Institut pour la liberté scientifique. Danemark.

Traduction. http://depsychiatriser.blogspot.com/

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